« 5 Francs »

Spécialiste de la décoration de style industriel, Pierre Bresson, propriétaire de la boutique en ligne « 5 Francs », invite dans son appartement lyonnais des meubles et objets qu’il a chinés et retapés.

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  • Dans le salon de l’appartement de Pierre, un canapé “Chester” créé par Mathew Hilton pour Habitat garni de coussins réalisés avec du tissu militaire Virgin Gallery, une palette SNCF détournée en table basse, chez « 5 Francs ».

Le crédo de Pierre Bresson, propriétaire de « 5 Francs », la boutique en ligne de déco indus’ et design brut, c’est de faire ce qu’il lui plaît. Ses premiers pas dans la broc’, remontent à ses onze ans. Chez l’une des nombreuses brocantes-antiquités que sa mère fréquentait, Pierre se souvient d’un service en porcelaine détruit lors d’une course effrénée avec son cheval à roulettes.
À quinze ans, il achète son premier vestiaire d’usine ; comme l’adolescent n’avait alors aucun outil pour le restaurer, celui-ci finit comme rangement dans le garage.

  • Posée sur et devant un établi de menuisier détourné en console, une ancienne lampe Jieldé fixée sur un socle en chêne massif, une lettre d’enseigne et une chaise Harry Bertoia ; le tout chez « 5 Francs ».
  • Des anciennes caisses d’atelier textile, chez « 5 Francs », sont détournées par Pierre en bibliothèque.
  • Très attachant et d’une humeur joyeuse, Pierre pose devant une affiche Bollywood, « 5 Francs ». Lampe liseuse des années 1950.
  • Le tabouret ressort est une création « 5 Francs » réalisée avec une pièce provenant d’une motrice de TGV.

Deux années plus tard, première meuleuse, première rénovation et... premiers points de suture. Puis, à vingt-quatre ans, Pierre fait ses armes dans la vente sur Internet avec une chaise Tolix et à un prix qui ferait rêver aujourd’hui. Enfin, cadre dans le service marketing d’une grosse entreprise lyonnaise, Pierre a alors vingt-neuf ans, il a une licence en génie thermique et énergie ainsi qu’un master en marketing industriel. Mais c’est alors qu’il décide de s’offrir sa première démission et maintenant...
- Je fais ce qu’il me plaît ! Na ! nous dit-il. Et notre jeune homme troque son ordinateur contre une meuleuse, son stylo contre un poste à souder.

  • Pour apporter plus de chaleur, celle du bois naturel, Pierre a décapé les portes à panneaux du salon. Ensuite, il a peint la pièce dans un camaïeu de gris. Notre brocanteur donne une seconde vie à un vieux pied brisé de table de bistro en fonte en l’équipant d’un petit plateau circulaire en chêne massif afin de réaliser une petite console.
  • Sous une étoile lumineuse en papier perforé Ikea, un grainetier dans son jus provenant d’un ancien commerce alors situé sur la Place Bellecour à Lyon, chez « 5 Francs ». Dessus, une gourde ciselée provenant d’un désert indien. Cadre et miroir chinés en brocante.
  • Dans une bergère capitonnée qui a été détapissée, un vieux sac en toile de jute provenant de l’ancienne Banque de France de Vichy est détourné en coussin.
  • Pierre prend la pose en s’amusant avec ce cochon tirelire en papier mâché acheté au BHV.

Il décape à présent, brosse et patine des meubles à clapets Roneo, des chaises Tolix "T4”, de vieilles Jieldé qui investissent d’autres intérieurs grâce à son site Web.
Une passion qui est devenue pour Pierre un métier dans lequel il transmet son goût pour l’authenticité.

  • L’ancienne cuisine de l’appartement est entièrement transformée avec des matériaux de récupération, notamment des persiennes en chêne décapées, provenant d’un château et détournées en façades de placard. Le meuble métallique à tiroirs, sur la gauche, est une ancienne colonne de boîtes aux lettres que Pierre a monté sur roulettes, chez « 5 Francs ».
  • Sous une vieille plaque émaillée “Bouillon Kub”, chez « 5 Francs », une table ronde pliante de famille.
  • Sur une cloison réalisée avec des planches non calibrées peintes, Pierre accroche une série de photos des aïeux encadrées.
  • Avec deux planches en chêne brut, il fait deux étagères sur lesquelles il s’amuse à disposer des boîtes en métal émaillé. Quant aux suspensions, Pierre donne une seconde vie à de vieux abat-jours assiettes en tôle provenant d’un atelier et qu’il ré-équipe d’un câble en tissu rouge.
  • Chaises d'école et de bistrot dans leur jus. Pichet céramique publicitaire “Berger Anisette“.

Chiner est bien sûr l’activité préliminaire de Pierre qui découvre un jour un vieux tampon représentant une pièce de 5 francs et trouve par la même occasion le nom de son entreprise.
- Après l’avoir testé, j’ai trouvé que le nom était sympa, facile à retenir et qu’il nous renvoyait à une certaine nostalgie, une patine, une époque où les objets étaient fabriqués dans de belles matières, nous raconte notre chineur.

  • Au fond du dégagement, Pierre dispose d’un espace qu’il occupe avec un petit bureau ministre en chêne. Lampe Jieldé fixée sur un cube de bois. Sur la gauche, un meuble d’atelier en métal entièrement décapé puis brossé, « 5 Francs ». Dessus, un renard naturalisé que Pierre a affublé d’une paire de lunettes de starlette.
  • Pour transformer rapidement cette salle de bains, Pierre a fixé sur les murs un bardage fait de planches non calibrées et peintes, ne laissant apparaître le carrelage d’origine qu’au niveau des équipements. Tapis vintage en laine, fauteuil scandinave et petite accumulation d’anciens cadres dorés chinés.

  • Au premier plan, chaise “Eames” édition Herman Miller, chez « 5 Francs ». Le bureau est constitué d’une plaque de verre feuilleté posée sur des tréteaux en métal riveté de récupération. Avec un trépied de photographe chiné et un abat-jour “BHV”, Pierre réalise un lampadaire.
Son terrain de jeu : les usines, les ventes aux enchères, les brocantes, les vide- greniers ainsi que les décharges.
C’est là qu’il dégote ses trésors qui ne demandent qu’à être restaurés.
Pour ce faire, il récupère des matériaux anciens, c’est le cas de vieilles planches, de vieilles menuiseries qui lui permettent de compléter ces meubles industriels ou vintage.
- Tout est une question d’équilibre !, nous dit Pierre qui officie dans un atelier showroom à Saint-Romain-au-Mont-d’Or.
- Certains meubles industriels possèdent une patine d’origine magnifique qu’il suffit alors de mettre en valeur, précise l’artiste.
En revanche, lorsque la peinture d’une pièce est sans intérêt, Pierre n’hésite pas à effectuer un décapage complet.

Ainsi, après avoir brossé et patiné les subjectiles, l’aspect canon de fusil donne une nouvelle identité à la pièce.
Spécialiste de la décoration industrielle, Pierre se fait un devoir d’inviter dans son intérieur des meubles qu’il a chinés et retapés. ■

  • Dans la chambre, un vieux miroir Louis Philippe conserve sa patine d’origine ; il a été chiné aux Puces du Canal à Villeurbanne. Guirlande lumineuse Habitat.
  • Étagères réalisées avec des planches de chêne massif, que Pierre s’amuse à décaler, et de simples équerres en métal embouti.
Stylisme Laëtitia Gleize / Photos© et texte Philippe Rissetto



Ce reportage a été publié dans le deuxième tome de la collection "S'inspirer".

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« 5 Francs », Boutique en ligne de décoration industrielle et design brut
Atelier showroom : 22, rue Gambetta, 69270 SAINT-ROMAIN-AU-MONT-D’OR
Site Web : https://www.5francs.com/

Voir notre reportage sur la métamorphose d'un appartement lyonnais par Pierre Bresson :
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