« L'Annexe d'Aubrac »

Un lieu fascinant dans des terres magiques. Sur le versant aveyronnais du haut plateau de l’Aubrac, dépouillé, vacillant au gré des saisons entre le tout vert et le blanc immaculé, voici la maison d’hôtes « L’Annexe d’Aubrac » repensée par deux marseillais globe-trotteurs évoluant dans le milieu artistique.

↓ Passez votre souris sur les images et faites apparaître les légendes ↓
  • Le salon à l'étage. Le manteau de cheminée est habillé de grande plaque de laiton réalisée par une fonderie à Rodez. Au-dessus, comme pour couronner la cheminée, Virginie a placé un pare-feu éventail du 19ème flanqué de bouts de feu en bronze doré (tête de chenets). Une chouette naturalisée (collection privée) est posée sur une table basse 18ème dont Virginie a peint le plateau en noir. Accroché à une branche d’arbre détournée en tringle, le rideau est en fait un voile d’autel (linge religieux).

  • Virginie Salazard et Didier D. Daarwin, les propriétaires de « L'Annexe d'Aubrac ».
Après avoir voyagé au Mexique puis au Mékong, notamment pour des missions humanitaires, Virginie, mannequin, s’est retrouvée à Paris et à Marseille où elle rencontre sur un tournage Didier, photographe-réalisateur. Ce dernier est propriétaire de l’agence de communication marseillaise "Tous des K" qui signe entre autres les clips du groupe de rap "IAM". Passionné par le Gévaudan, Didier emmène la jeune femme dans l’Aubrac où il a prévu de faire des photos.

Une passion pour l’Aubrac

Leur chemin conduit le couple sur le haut plateau, à travers les grands pâturages où domine le nard raide et où les arbres sont peu nombreux. Tous deux font halte à Aubrac, un petit village rendu célèbre pour son ancien monastère "la domerie" datant du début du XIIème siècle. Refuge destiné aux pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle, car situé à l’époque dans l’un des secteurs les plus périlleux de la traversée du plateau, le village connaît aujourd’hui son apogée avec la fête annuelle de la transhumance.

  • Façade en grès de « L'Annexe d'Aubrac ».

Pour Virginie et Didier, le coup de foudre est immédiat.

Coup de foudre pour une maison d’hôtes aussi incroyable et fantastique que le plateau de l’Aubrac
Séjournant dans la maison d’hôtes « Comptoir d’Aubrac » tenue par Catherine Painvin, ils s’entichent de cette demeure aussi incroyable et fantastique que le pays lui-même. Pendant cinq ans, les marseillais reviennent dans la maison d’hôtes à Aubrac, en amoureux ou avec leurs enfants, pendant les vacances scolaires ou à l’occasion de nombreux week-ends.

  • Coussin imprimé "Churchill" chic et décalé chez "Maisons du Monde". Un lapin chandelier protégé dans un globe Napoléon III.
  • Dans la grande salle du rez-de-chaussée, une cheminée monumentale issue d’une démolition a été installée dans la demeure par l’ancienne propriétaire. Sur la corniche, deux boules de buis "Maison du Monde". La grande table récupérée par Didier est entourée de chaises disparates achetées en lot chez "Emmaüs". Renard naturalisé que Virginie affectionne (collection privée).
  • En centre de table un bois de cerf trouvé dans la forêt de Condom d'Aubrac où l’on peut venir écouter le brame de septembre à octobre. Grand chandelier "Maisons du Monde" agrémenté de pampilles en verre récupérées sur un vieux lustre.
  • Une petite alcôve aménagée par Virginie propice à une pause thé. Canapés à oreilles 18ème et table de bistrot chinée chez "Emmaüs".

Le rêve d'acquérir une maison dans le village se matérialise pour Didier quand Catherine Painvin lui apprend qu’elle souhaite se séparer de son bien.
De son côté, Virginie envisageait également de se mettre à son compte et monter sa propre affaire.
C’est ainsi que notre couple achète la maison.
Après quelques mois d’aménagements, la maison d’hôtes rebaptisée « L’Annexe d’Aubrac » ouvre ses portes en avril 2013.
Virginie et Didier repensent « L'Annexe d'Aubrac » en s’inspirant des paysages et des ambiances qui les fascinent

L’enseigne « L'Annexe d'Aubrac » est d'origine, le bâtiment dans son passé était l'annexe du grand hôtel d'Aubrac... situé juste en face. Le personnel de cet hôtel logeait dans les chambres de l’annexe. Contre la bâtisse, il y avait encore le four à pain du village.

  • La porte de la chambre "Edelweiss".
  • En tête de lit, Virginie a installé un élément haut de vaisselier qu’elle a peint en blanc pour intégrer la chambre immaculée.
  • La chambre "Edelweiss" logée sous les rampants de la toiture.

  • Un pan de mur est orné de gravures romantiques du 18ème extraites d’anciens livres puis encadrées. Au premier plan, sur une table de chevet réalisée par un menuisier local, une lampe à poser "Ikea".
Pour la renaissance de la maison qui a été vidée partiellement par l’ancienne propriétaire, Virginie et Didier ont à cœur de repenser la décoration en s’inspirant des paysages et des ambiances qui les fascinent tout en préservant l’âme de la demeure.
C’est aussi l’occasion pour Virginie qui adore mettre en scène les objets chinés d’apporter sa touche personnelle.

Ainsi, la chambre "Aubrac" rappelle le plateau éponyme épuré et envoûtant qui s’étend devant les fenêtres.
La jeune femme a chiné deux socles de statue d’église qu’elle détourne en table de nuit et éclaire de lampes d’atelier articulées pour apporter une touche indus’. Sur le lit, un coussin "tête de cerf" est un clin d’œil à la forêt de Condom d’Aubrac où l’on peut observer les cerfs et écouter leur brame.

La mystérieuse "Transylvania" est chargée de tissus bohème et d’objets que Virginie a rapporté d'un voyage en Roumanie.
La chambre "Romanov" propose un aperçu du faste d’une Russie impériale.

  • Sur les étagères du vaisselier, une coupe à fruit en cristal des années 1920 flanquée de fleurs de candélabre d’église en opaline. Au-dessus, parmi des gravures anciennes encadrées, deux photophores oiseaux "Gifi". Coussin "hibou" acheté sur le site Web "Westwing Home and Living".
  • Posé sur une peau de cabri, une photophore imprimé acheté sur le site Web "Westwing Home and Living".
  • Posés sur une vitrine, un manteau de cheminée orné d’une coquille Saint-Jacques se détourne ici avec des fleurs de candélabre d’église en opaline. Au-dessus un trophée de cerf en céramique "Asiatides".
  • Dans la salle de bain, la baignoire contenu dans un caisson de bois, s’orne d’une guirlande tube pour décoration extérieure "Gifi". Une collection de bouteilles renfermant du gros sel, du riz, du sable blanc, se dédouble contre un miroir ancien chanfreiné. Grand lévrier russe en porcelaine blanche des années 1950.
  • Les anciennes fenêtres de la demeure, remplacées par des menuiseries à double vitrage, ont été récupérées pour habiller les murs de la pièce.
  • Dans la partie salon aménagée dans la grande chambre, une table basse est réalisée avec une vieille façade de placard et huit blocs de sel pressé pour bétail. Dessus, un porte-parapluie chouette trouve ici une autre utilisation.

Et la chambre "Edelweiss" s’identifie à la blancheur de l’Aubrac enneigé. En tête de lit, Virginie a installé un élément haut de vaisselier qu’elle a peint en blanc pour intégrer la chambre immaculée.
Couverture en fourrure, peau de cabri apporte douceur et chaleur à cette chambre blottie sous les toits. L’ambiance et l’intitulé de chaque chambre reflètent bien cette invitation au voyage.

  • La chambre "Transylvania" est décorée de tentures que Virginie a rapporté d'un voyage en Roumanie. Coussins noirs en agneau de Mongolie "Urban Outfitters". Petits coussins « oiseaux » achetés chez "Monoprix". Le lit, les tables de nuit et la banquette ont été fabriqués sur place par un ami menuisier. Boule accrochée à la tête de lit "Maisons du Monde". Les tableaux de vierges, les chandeliers et les boules de Noël en verre ont été chinés par Virginie. Le paon dans la chambre vient de chez un taxidermiste parisien. La boule de cristal et le jeu de tarot ont été achetés dans une boutique ésotérique à Marseille.
  • Au-dessus de la porte de la salle de bain, une photo de jeune fille faite par Didier.

  • Dans la salle de bain, les tabourets ont été chinés. Les coquilles Saint-Jacques posées sur les miroirs ont été faites par un artisan de Rodez. Des lauzes provenant de la couverture du four à pain de la maison sont ici posées comme une frise.
Peuplé d'objets insolites, le décor témoigne de quelques secrets fantastiques.
Depuis son enfance, Virginie collectionne les animaux naturalisés qu’elle se plait à disposer dans les salles de la grande bâtisse. Quand ils ont signé l’acquisition, la jeune femme se rappelle : "La maison était givrée à l'intérieur, c’était surprenant, cela m’a rappelé une scène du film "Le Docteur Jivago"". Les paysages d'Aubrac enneigés lui font penser à la Sibérie... "C’est ma petite Sibérie", nous dit la nouvelle propriétaire qui cultive une passion pour les pays de l'Est.
Depuis des années, Virginie et Didier chinent chacun de leur côté. Ainsi, pendant deux ans et demi (le temps de la négociation pour l'achat de la maison), ils ont amassé des meubles anciens, objets, vaisselles dans leurs deux appartements marseillais et ont rempli même les caves en pensant à leur projet à Aubrac.
Aujourd’hui tout a pris place même si dans certaines pièces les choses peuvent encore évoluer. C’est le cas de la grande salle au rez-de-chaussée qui accueille à présent une petite alcôve décorée de canapés pour une pause thé et une boutique qui propose des objets chinés et de créateurs. ■

  • La chambre "L'Annexe". Un caisson pour habiller le sommier du lit est réalisé avec de vieux volets, même matériel pour la console ainsi que pour habiller les murs et la poutre.
  • Sur le plateau d’un placard, l’ensemble réalisé avec des volets de récupération, une collection de suspensions de lampe à pétrole s’illumine de bougies. Un bout de clôture à neige se met en scène contre le mur.
  • Le receveur de la douche de cette chambre est garni de dalles de schiste. Un vieux volet, un vantail de fenêtre et des bouts de clôture à neige habillent les parois de celle-ci.
  • Dans la chambre, le décor met en scène des vieux organes de volets, ici un gond à moustache et une espagnolette. Dans la salle d’eau, le mur est habillé d’une frise de lauzes anciennes.

Le parcours de Virginie :

Née dans le Vercors, Virginie a une âme voyageuse. Dès sa majorité, elle part au Mexique, puis pendant trois années, voyage pour des missions humanitaires notamment au Mékong. Elle exerce le métier de mannequin pendant quatre ans entre Marseille et Paris, puis celui d’agent pour des showrooms de maroquinerie. C'est dans la cité Phocéenne, sur un tournage, qu'elle rencontre Didier, photographe, réalisateur.

  • Dans la chambre "L'Aubrac", le lit est installé sur un grand caisson en bois. En pied de lit, un autre petit caisson est habillé de bois de bouleau provenant du jardin. Les parures de lit ont été achetées sur Internet chez "Westwing Home and Living". La tringle à rideau est réalisée à partir d’une branche d’arbre.
  • Sur une table basse réalisée avec un vieux plateau de bois, une lauze de toit est utilisée comme plateau.
  • Les murs entourant le coin salon de cette chambre sont habillés de clôtures à neige très répandues sur le plateau de l’Aubrac.
  • Provenant d’une église, un socle de statue de vierge chiné par Virginie est détourné en table de chevet. Posée dessus, une lampe articulée achetée chez un antiquaire parisien.

Le parcours de Didier :

Didier est né à Aubagne et passe son enfance dans un petit village entre Aubagne et Cassis. Bac Arts Plastiques, DEUG Histoire des Arts (études à Marseille et Aix en Provence), BTS design Graphique. Passionné par le cinéma, et ce depuis tout petit, il prend sa basse, son book, et file à Paris et travaille directement en tant que photographe dans ce milieu. Il fait ensuite de la régie, du bruitage et est assistant réalisateur toujours dans la capitale. Mais il n’oublie pas ses racines ni ses amitiés, aussi parallèlement, il descend à Marseille et avec un ami commence à travailler pour le groupe de rap IAM ainsi que pour le Ballet National de Danse de Roland Petit. Délaissant Paris, Didier reste définitivement à Marseille à partir de 1992 pour créer sa boîte de communication « Tous des K ». L’agence de communication culturelle développe des liens avec des maisons de disques, se spécialise dans la mode, les spectacles et manifestations, la réalisation de clips. C’est ainsi que Didier est amené à signer une grande partie des clips des rappeurs IAM et de Soprano.

  • La salle de bain de la chambre "L’Aubrac" a conservé les vieux carreaux chanfreinés de l’ancienne pièce d’eau de l’Annexe de l’Hôtel d’Aubrac. Inspirée par la coquille Saint-Jacques attribut reconnaissable du pèlerin, l’ancienne propriétaire a fait fabriquer ces ornements par une fonderie ruthénoise et les a utilisé ici comme appliques.
  • Créé par l’ancienne propriétaire et conservé par Virginie et Didier, un duo de baignoire pour prendre son bain en couple. Ces baignoires sont installées sur un socle de pierres volcaniques issues du plateau de l’Aubrac.
  • Une arcature en bois rehaussée de peinture de couleur or, provenant d’une église, a été chinée par Virginie et détournée ici en tête de baignoire. Deux statues de moines sont flanquées de part et d’autre, elles ont été achetées chez un antiquaire marseillais, elles avaient été utilisées pour le tournage d'un film.
Stylisme Laëtitia Rissetto / Photos© et texte Philippe Rissetto

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« L'Annexe d'Aubrac », Maison d'hôtes
Virginie Salazard et Didier D. Daarwin
Place des Fêtes, 12470 AUBRAC
Téléphones : 0033 (0)6 75 88 41 19 / 0033 (0)5 65 48 78 84
Site Web : http://www.lannexedaubrac.com/



Adresses citées dans le reportage :



Nous remercions Jackie Bru du Comité Départemental du Tourisme de l'Aveyron.
17 rue Aristide Briand, BP 831, 12008 RODEZ cedex
Site Web : http://www.tourisme-aveyron.com/