« Castelbrac »

Une Villa légendaire de Dinard, devenue en 1934 une station marine de recherche doublée d’un aquarium, se transforme aujourd'hui en hôtel 5 étoiles.


La "Villa Bric à Brac", datant du XIXème siècle, est riche d’une histoire d'exception.
Construite par la famille Faber, cette famille anglaise qui a fondé Dinard, la villa a vu se succéder pendant 130 ans, Robert William Hamiltonun, colonel anglais héros de la guerre de Crimée, puis la fine fleur de la recherche scientifique française du Muséum National d’Histoire Naturelle : le Commandant Jean-Baptiste Charcot.

Joyau des fondateurs de la station balnéaire puis station marine, la grande Histoire est entrée par les portes de cette bâtisse.
Après transformation, ce lieu de mémoire et de ressourcement est aujourd'hui l'hôtel « Castelbrac ».

Naissance du Castelbrac

Yann Bucaille, homme au cœur Emeraude, est un multi-entrepreneur humaniste dont tous les projets sont dictés par la passion.
Il dirige un groupe dont le siège est à Paris mais c’est à Dinard qu’il se ressource.


Quand Yann Bucaille apprend la mise en vente de la "Villa Bric à Brac" son cœur s’emballe comme avant lui le colonel Hamilton en 1874 et le professeur Gruvel en 1934.
Il aurait pu faire de cette villa sa résidence personnelle.
Mais, animé par une vocation entrepreneuriale, il décide pourtant de transformer la "Villa Bric à Brac" en un hôtel dans un but de développement durable.

Une décoration en couleurs et contrastes

Tout comme Charlotte-Marie Hamilton, l’épouse du colonel Robert William Hamilton, Sandra Benhamou, décoratrice et designer, assistée de l'architecte d’intérieur Léonie Alma-Mason, a souhaité apporter un contrepoint féminin à l’architecture voulue par les prédécesseurs.
- J’ai souhaité créer une atmosphère chaleureuse, un rien féminine.
Peut-être que, effectivement, cette architecture a quelque chose de masculin et que j’y ai apporté de la féminité, de la douceur
.


La gageure était de conserver à la bâtisse son authenticité tout en le projetant dans la modernité, précise Sandra Benhamou qui s’est refusée de tomber dans le piège de la nostalgie.

Elle a décidé de conserver le cachet ancien de certains aménagements (quelques plafonds en bois, une cheminée, de jolis escaliers...) d’en refaire d’autres à l’identique (les parquets, les sols...) et d’apporter à l’ensemble une touche de sophistication discrète et un éclectisme assumé.
Très inspirée par le lieu, Sandra Benhamou en a proposé une écriture très personnelle dans l’esprit Art déco, mais résolument en accord avec l’architecture et l’histoire de « Castelbrac ».
Elle a ainsi conçu des meubles en collaboration avec l’atelier sur-mesure du fabricant Rosello : des fauteuils, le buffet de la salle à manger, les têtes de lit, des miroirs.
Elle a aussi imaginé un motif stylisé de poisson qu’elle fait voguer dans tout l’hôtel : sur les portes, les placards, les miroirs.


Une empreinte douce et sereine, comme la caresse d’une vague, l’ondoiement d’un poisson ; directement inspirée des poissons de la porte année 30 de l’aquarium et de la forme ogivale de certaines fenêtres.
L’autre effet narratif Art déco est l’usage du noir sur les poignées de porte, les serrureries, les interrupteurs, la robinetterie, les encadrements de tête de lit et même l’escalier central de la villa.
Léonie Alma-Mason, ancienne élève talentueuse de Camondo, apporte une vision très ouverte issue de ses voyages et de son intérêt pour l’art contemporain, la scénographie, la photo.
La passion du « détail atypique » de Léonie a permis à « Castelbrac » de retrouver des éléments de décoration historiques comme les plafonds à caisson de l’accueil ou encore les arches en boiseries de l’escalier d’entrée.
À « Castelbrac », on ne se sent pas comme dans un hôtel, mais comme dans une villa de l’époque, revisitée, dans l’histoire de laquelle on plonge avec délectation.


Les bâtiments ont été construits à flanc de falaise, sur une avancée rocheuse, au plus près de l’océan et les vingt-cinq chambres et suites de l’hôtel possèdent toutes une vue mer et, pour la plupart, une terrasse privative.
Sandra Benhamou a conçu les chambres comme des cocons intimes et chaleureux et use de matériaux nobles et précieux.
La présence de lignes contemporaines fluides et douces, concourent à créer une ambiance luxueuse et lumineuse, nous dit-elle.
Un univers exigeant, raffiné, dans l’esprit glamour, chic et intemporel des années 30.
Aux fenêtres des textiles chatoyants, au sol un parquet finement veiné de blanc qui rappelle les villas en bord de mer.


Les têtes de lit habillées de cuir façon galuchat ont été dessinées par Sandra dans l’esprit Art Déco. Dans les salles de bain, l’usage du Terrazzo, du marbre Striato et des mosaïques de zelliges bleu, blanc et jaune safran se rencontrent pour créer des lignes graphiques intéressantes.
Le style bayadère, les effets graphiques et la robinetterie noire rappellent l’esprit laboratoire d'antan.

Le restaurant et salon de thé "Pourquoi-pas ?" en hommage à Charcot
Le restaurant a été aménagé dans une grande salle ouverte sur la baie du Prieuré, que le commandant Charcot lui-même arpentait en rêvant à ses futures expéditions sur son "Pourquoi-pas ?". Tout un symbole pour cette pièce que Sandra Benhamou a choisi de nimber d’une gamme chromatique blanche pour donner la part belle au ciel et à la mer.
La salle est coiffée d’une superbe charpente ouvragée d’origine à laquelle répondent les tables d’hôte de chez Zanotta, les fauteuils Thonet, les chaises des frères Bouroullec et un buffet en chêne et en laiton dessiné par Sandra Benhamou, réalisé sur mesure.


Le bar "L’aquarium" aménagé dans l’ancien aquarium public

Le petit aquarium du Muséum ouvert au public jusqu'en 1992 possédait ce charme indéfinissable des lieux à la Jules Verne. Ajouté à la villa, en 1934, avec le concours de l'architecte Yves Hémar, cette aile abritait alors les laboratoires et un aquarium public... un des premiers de France. La superbe porte d’entrée années 30 aux motifs de poissons a été restaurée. À l’intérieur, Sandra a recréé la douce pénombre de l’ancien aquarium trouée par la luminosité des hublots ouverts sur l’océan.
Elle s’est inspirée du monde marin dans l’esprit "années folles" en utilisant des motifs de poissons, d’écailles et de vagues aux couleurs océanes, d’or et d’argent.
Le bar, éclairé par des suspensions en feuilles d’or, est en granit pailleté, habillé de motifs de vagues dans des tonalités d’argent métallisé. Les colonnes préexistantes de la pièce sont gainées de mosaïques vertes, noires et or sur un jeu de rayures. L’ancienne mosaïque au sol a été refaite à l’identique. Une estrade en surplomb du bar moquettée par Codimat accueille des banquettes demi-circulaires en velours qui donnent sur la mer à travers les hublots.


La Côte d'Emeraude, un écrin pour « Castelbrac »

La Côte d’Émeraude qui désigne le territoire côtier d’une trentaine de kilomètres compris entre le cap Fréhel et Cancale, a été nommée ainsi par Eugène Herpin, un journaliste du XIXème siècle, pour la couleur de ses eaux.

Le premier spectacle de la côte est donc la mer, dont beaucoup de globe-trotters confirment que sa teinte vert émeraude est unique au monde.
L’autre record de la Côte d’Emeraude est son marnage, l'amplitude entre marée basse et marée haute, l’un des plus importants d’Europe, qui dévoile un estran considérable et réinvente des paysages à chaque marée... un spectacle qui se renouvelle sans cesse au pied de l'hôtel.
Sa singulière beauté tient aussi à son découpage sauvage dentelé de granit, ses nombreuses plages et ses îlots.
Dinard est situé juste en face de Cézembre, île au large de la côte, qui possède une grande plage exposée au sud.


Elle fait également face à Grand Bé où fut enterré Chateaubriand, au fort de la Conchée fortifié par Vauban et au phare du Grand Jardin.
À une heure ou deux de navigation, il faut ajouter encore les îles Anglo-normandes (Jersey, Guernesey, Sercq), les Minquiers et Bréhat.
Dans l’ensemble, un plan d’eau exceptionnel pour pratiquer la navigation et la pêche à seulement un mille des côtes.
Pas étonnant dès lors que des stations balnéaires comme Saint-Briac, Saint-Lunaire, Saint Cast et Dinard bien entendu, se soient lovées dès la fin du XIXème siècle le long de ce joyau liquide.
Une adresse empreinte de sérénité

Yann Bucaille a souhaité magnifier le lieu pour permettre à tous, comme jadis les chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle, un accès à la création. En effet, à « Castelbrac », chacun peut se rendre compte de la beauté de la nature, tout en étant protégé dans un écrin. C’est tout naturellement que la signature de l’hôtel est devenue "le refuge de l’âme". Cette proximité avec la mer est en effet propice à la réflexion et à la méditation. L’esprit de l’accueil de l’hôtel est lui-même empreint de bienveillance, d’expertise et de sérénité. ■

Stylisme et Photos© Philippe Rissetto

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« Castelbrac », Hôtel*****
17, avenue George V, 35800 DINARD
Téléphone : 0033 (0)2 99 80 30 00
Site web : www.castelbrac.com