Joseph Bayol

Son expression sereine en tromperait plus d’un, car il n’est pas de ceux qui s’épanchent avec facilité. Et pourtant, Joseph Bayol, peintre dans l’âme, Provençal dans les veines, n’est pas en reste d’émotions... elles l’envahissent comme une mer et s’échouent avec ivresse sur la toile de la vie.

↓ Passez votre souris sur les images et faites apparaître les légendes ↓
  • Une toile de l’artiste représente la terrasse du mas Roumanille, la maison d’enfance de Doudou son épouse. Bureau chiné à L’Isle-sur-la Sorgue.
  • Le peintre Joseph Bayol dans son refuge de prédilection : son atelier à Saint-Rémy-de-Provence.

Inutile de demander à Bayol l’heure qu’il est, pour cet artiste né sous le soleil de Provence, il est toujours l’heure de peindre !
La tête perdue dans les nuages de pigments naturels, poudre de craies, encres diaphanes, Joseph Bayol n’a de cesse d’unir la toile à son inspiration.

  • Dans la maison de Doudou et Joseph Bayol, le mobilier et objets de décoration rappellent tous leurs voyages à l’étranger. La salle de séjour est équipée d’un buffet et de fauteuils indiens d’époque anglaise. Au-dessus, peinture à la cire du peintre Georges Item, ami de l’artiste.
  • Collection de bouteilles décorées provenant d’Inde et réalisées par des jeunes filles, un art populaire qui s’est perdu aujourd’hui.
  • Des poteries artisanales rapportées de Tarondant au Maroc. Portes anciennes indiennes insérées dans un placard maçonné contre la cheminée et portrait provenant du Pakistan.
  • D'autres pots et pichet rapportés de Fès lors d’un voyage au Maroc.
  • Dans la salle de séjour au pied d’un escalier, une toile de Joseph Bayol illustrant les Grandes Serres du Jardin des Plantes à Paris. Lampe de style art déco et applique chinées par Doudou.

Seyssaud, Gleizes non moins que Chabaud ne s’y sont trompés en reconnaissant en lui, alors qu’il n’avait que quinze ans, l’un des leurs.
Des encouragements d’une telle trempe auraient ployé l’incertitude la plus coriace et nourri sans doute chez certains quelque vanité, mais Joseph Bayol, d’une rare humilité, n’a jamais eu d’autre vocation que se livrer corps et âme dans l’aventure picturale.
Infatigable croqueur de paysages, silhouettes et visages glanés au gré de lointains voyages, il ne céderait pas, pour tout l’or du monde, le rendez-vous quotidien de ses pastels avec la Petite Crau de son enfance, terrasse aux pierres chauffées de soleil et plantée si haut qu’elle permet d’embrasser les bruissantes Alpilles, les contreforts du Ventoux, les Cévennes et, par temps clair, l’esquisse bleue de la mer.

  • Dans la chambre, deux toiles de Joseph Bayol, sur le thème des Grandes Serres du Jardin des Plantes, trônent en tête de lit. Ancienne urne funéraire provenant du Mali. Fauteuil en toile “AA”, appelé également “Butterfly” de Airborne Design créé par les designers Kurchan, Ferrari-Hardoy et Bonet. Canards en céramique rapportés de Birmanie. Sur la droite, toile d’art brut du peintre Avril, ami de Joseph Bayol. Dans l’angle de la pièce, posée sur un placard maçonné, une statue zoomorphe rapportée du Mali.
  • Anciennes poteries artisanales kabyles, en terre cuite, rapportées du Nord de l’Algérie.

Le tracé de l’artiste, à la fois précis et libre comme un poème en prose, s’y régale de bouquets de chênes verts, de genévriers, de vignes, de lavandins...
Rien n’émeut tant le peintre que ce règne végétal à la beauté sauvage.
Et quand un berger guidant un océan de brebis vient à passer, Bayol redouble d’attention ; il n’est pas un mouvement qu’il ne saisisse de la pointe de son crayon et voilà que cet homme au naturel si réservé devient soudain intarissable sur le papier.

  • Au-dessus d’une banquette maçonnée, une collection de statuettes en bois du Togo et une toile du peintre figuratif Ibrahim Shahda, Égpytien d’origine et Aixois d’adoption. Tabouret ethnique provenant du Nigéria.
  • Dans le salon, sur la table basse, des fruits en céramique indiens et un pot figuré avec des marionnettes chinoises rapporté du Nigéria. Tabouret à cinq pieds Akan de Côte d’Ivoire.
  • Sur la gauche, un pilier sculpté de Togu-Nà qui, à l’origine, soutenait le toit en tiges de mil de la construction (Togu-Nà), en provenance de Madougou au Mali. Deux toiles du peintre Robert Droulers, dans sa période Saint-Rémy-de-Provence.
  • Toiles du peintre Robert Droulers et, au premier plan, des pichets provenant du Guatemala.

Loquaces aussi se font ses pinceaux...
lorsque lui prend l’envie d’éterniser sur la toile la couleur des saisons ; la mauve glycine ou le transparent jasmin, les lauriers roses, les tulipes vernissées, iris ou ancolies, n’ont pas de secret pour lui et imprègnent sa palette tout en délicatesse.
Jamais, cependant, l’inspiration ne sera aussi troublante, les coloris expressifs et les compositions palpitantes de vie qu’à travers l’évocation d’objets familiers, qui bien au-delà de l’anecdote, mettent à découvert une exquise sensibilité. Comment s’en étonner, Joseph Bayol ne peint-il pas avec les mots du cœur ? ■

  • La terrasse sous la tonnelle où grimpe une glycine offre une vue d'ensemble sur le jardin.
  • Cueillette de cerises dans le verger.
  • Un bassin en pierre accueillant des nénuphars donne de la fraîcheur.
  • Joseph Bayol trouve toujours de l'inspiration dans son jardin au fil des saisons.
Stylisme Laëtitia Gleize / Photos© Philippe Rissetto /
Texte Florence d’Oria




Ce reportage a été publié dans le quatrième tome de la collection "S'inspirer".

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Joseph Bayol , Artiste peintre

Site web : http://www.josephbayol.com